Selon le dernier baromètre Trendeo de l’Usine du Futur, la France se hisse à la deuxième place européenne en nombre d’investissements industriels. Elle se place derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne, qui est pourtant à l’origine du concept d’Industrie 4.0. Cette migration vers l’internet industriel des objets répond à l’évolution de la demande des consommateurs, cependant elle expose l’industrie à de nouveaux risques.
Mais qu’est-ce que l’industrie 4.0 ?
Ce terme est apparu en 2011 et représente la quatrième révolution industrielle à travers l’introduction de nouvelles technologies. Aujourd’hui, il n’est plus question qu’un moyen de production produise à la chaîne, nous sommes entrés dans l’ère de la personnalisation des produits.
Cette industrie 4.0 s’engage à répondre aux exigences des consommateurs de plus en plus accrus à la recherche de produits uniques et personnalisés tout en conservant des coûts équivalents et cela malgré les faibles volumes de production engendrés.
C’est pourquoi l’un des défis de cette 4ème révolution industrielle est de réussir à connecter le besoin du client à l’organe de production. Cette connexion ne peut se faire sans l’apport des nouvelles technologies, qui devront être exploitées dans cette “nouvelle usine”.

La technologie, à la portée de toutes les industries
Aujourd’hui, tous les grands groupes français ont initié un programme de « digital factory ». C’est le cas par exemple de Michelin qui commercialisera en 2024 des pneus «increvables » ou même de la centrale nucléaire de Paluel où les techniciens d’exploitation EDF ont des tablettes pour relever directement les mesures émises par les capteurs connectés.
Ces technologies sont également accessibles aux PME, selon le cabinet Boston Consulting Group (BCG) interrogé par Le Monde « les petites usines dites intelligentes, automatisées, sont capables d’une grande flexibilité dans la production et situées au plus près de leurs clients ou des consommateurs ».
D’après Trendeo, les projets dédiés à l’usine du futur ont déjà généré plus de 20 000 embauches. Des métiers très éloignés du « travail à l’usine » comme beaucoup de nos concitoyens se l’imaginent. À savoir un travail pénible et répétitif dans un lieu sale, bruyant et dangereux. Avec le digital, l’homme n’est plus asservi par la machine mais cohabite intelligemment avec les robots.
Les nouvelles technologies, de la conception d’un produit à sa fabrication
L’usine du futur regroupe un ensemble de technologies qui couvrent tout le cycle de vie d’un produit. En effet, lors de la conception on utilise des répliques virtuelles afin d’effectuer les tests du produit avant même de créer un prototype physique, allant même jusqu’à conceptualiser une ligne de production complète.
Concernant la fabrication, l’impression 3D permet de créer des prototypes par dépôt de couches successives de matière alors que le processus traditionnel fonctionne par déformation ou retrait de matière ce qui permet de produire des petites séries et personnaliser les produits.
L’industrie 4.0 est également accompagné d’une nouvelle génération de robots, outre les bras articulés utilisés pour l’assemblage, les robots collaboratifs cohabitent aujourd’hui avec les ouvriers afin de les assister dans les tâches difficiles, pénibles ou répétitives.
L’usine du futur, plus que jamais exposée aux cybermenaces
Plus connectées que jamais, les usines sont devenues une cible de choix pour les cybercriminels. Ainsi, près d’un système de contrôle industriel sur deux a subi au moins une tentative d’attaque au dernier semestre 2018 selon le rapport Kaspersky paru en mars dernier. Bien qu’aucune usine n’ai à ce jour connu un désastre, des usines ont subi des pannes de machine, de la chaîne de production ou même d’électricité et les dommages se chiffrent en centaines de millions d’euros.
L’usine 4.0 a poussé à multiplier les connexions de l’atelier à son environnement extérieur et à faire circuler librement bon nombre de données entre toutes les couches du réseau informatique. La sécurité de ses données est donc l’élément clé à surveiller dans cette migration vers l’internet industriel des objets (IIoT).